Infractions routières et conduite dangereuse : Comprendre les risques et les conséquences juridiques

La sécurité routière est un enjeu majeur de notre société. Chaque année, des milliers de vies sont bouleversées par des accidents de la route, souvent causés par des infractions et des comportements dangereux au volant. En tant qu’avocat spécialisé en droit routier, je vous propose d’explorer les différents aspects de ce sujet crucial, afin de vous sensibiliser aux risques encourus et aux conséquences juridiques qui en découlent.

Les principales infractions routières

Les infractions routières sont nombreuses et variées. Parmi les plus courantes, on trouve :l’excès de vitesse, le non-respect des feux de signalisation, le défaut de port de la ceinture de sécurité, l’usage du téléphone au volant, la conduite sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants, et le stationnement gênant. Chacune de ces infractions est sanctionnée par le Code de la route et peut entraîner des conséquences plus ou moins graves selon sa nature et sa gravité.

Par exemple, un excès de vitesse de moins de 20 km/h hors agglomération est passible d’une amende forfaitaire de 68 euros et d’un retrait d’un point sur le permis de conduire. En revanche, un excès de vitesse de plus de 50 km/h est considéré comme un délit et peut entraîner une suspension du permis de conduire, une amende pouvant aller jusqu’à 1500 euros, et même une peine d’emprisonnement en cas de récidive.

La conduite dangereuse : définition et conséquences

La conduite dangereuse se caractérise par un comportement au volant qui met délibérément en danger la vie ou la sécurité d’autrui. Elle peut prendre diverses formes, telles que les dépassements dangereux, le non-respect des distances de sécurité, ou encore la conduite agressive. Selon l’article L. 223-1 du Code de la route, la conduite dangereuse est passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.

Un cas célèbre illustrant les conséquences dramatiques de la conduite dangereuse est l’affaire du « chauffard de Lorient » en 2019. Le conducteur, qui roulait à vive allure en centre-ville, a percuté deux enfants, causant la mort de l’un d’eux et blessant grièvement le second. Il a été condamné à 9 ans de prison ferme pour homicide involontaire aggravé et blessures involontaires aggravées.

Le rôle du permis à points dans la prévention des infractions

Le permis à points, instauré en France en 1992, joue un rôle crucial dans la prévention des infractions routières. Chaque conducteur dispose d’un capital initial de 12 points (6 points pour les jeunes conducteurs pendant les 3 premières années). Les infractions entraînent un retrait de points, dont le nombre varie selon la gravité de l’infraction.

Par exemple, un refus de priorité entraîne un retrait de 4 points, tandis qu’une conduite en état d’ivresse peut coûter jusqu’à 6 points. La perte totale des points entraîne l’invalidation du permis de conduire. En 2019, selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur, 68 826 permis ont été invalidés pour solde nul de points.

Les sanctions pénales liées aux infractions routières graves

Certaines infractions routières sont considérées comme des délits et peuvent entraîner des sanctions pénales sévères. C’est notamment le cas de la conduite sous l’emprise de l’alcool (taux d’alcool supérieur ou égal à 0,8 g/l de sang), de la conduite sous l’emprise de stupéfiants, ou encore du délit de fuite.

Ces infractions peuvent être sanctionnées par des peines d’emprisonnement, des amendes conséquentes, la suspension ou l’annulation du permis de conduire, voire la confiscation du véhicule. Par exemple, la conduite sous l’emprise de stupéfiants est punie de deux ans d’emprisonnement et de 4500 euros d’amende, auxquels s’ajoutent la suspension du permis pour une durée pouvant aller jusqu’à trois ans et l’obligation d’effectuer un stage de sensibilisation à la sécurité routière.

Les circonstances aggravantes dans les infractions routières

Certaines circonstances peuvent aggraver les sanctions encourues pour une infraction routière. Parmi ces circonstances aggravantes, on trouve :la récidive, le cumul d’infractions, la fuite après un accident, ou encore le fait de commettre une infraction en étant déjà sous le coup d’une suspension de permis.

Par exemple, en cas de récidive de conduite sous l’emprise de l’alcool dans un délai de 5 ans, les peines sont doublées : la sanction peut alors atteindre 4 ans d’emprisonnement et 9000 euros d’amende. De plus, la confiscation obligatoire du véhicule peut être prononcée si le conducteur en est le propriétaire.

La responsabilité civile et pénale du conducteur en cas d’accident

En cas d’accident de la route, le conducteur peut voir sa responsabilité engagée sur le plan civil et pénal. Sur le plan civil, la loi Badinter de 1985 prévoit l’indemnisation automatique des victimes d’accidents de la circulation, indépendamment de la notion de faute. Toutefois, la responsabilité du conducteur peut être recherchée par l’assurance pour déterminer les modalités de prise en charge.

Sur le plan pénal, si l’accident a causé des blessures ou un décès, le conducteur peut être poursuivi pour blessures involontaires ou homicide involontaire. Les peines encourues sont plus lourdes en cas de circonstances aggravantes, comme la conduite sous l’emprise de l’alcool ou le dépassement de la vitesse autorisée de plus de 50 km/h.

Les mesures de prévention et de sensibilisation

Face à l’enjeu majeur que représente la sécurité routière, de nombreuses mesures de prévention et de sensibilisation sont mises en place. Parmi celles-ci, on peut citer :les campagnes de communication menées par la Sécurité routière, les stages de sensibilisation proposés aux conducteurs ayant commis des infractions, ou encore l’éducation routière dispensée dans les établissements scolaires.

Ces actions portent leurs fruits : selon les chiffres de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, le nombre de morts sur les routes françaises est passé de 10 289 en 1990 à 3 244 en 2019. Malgré cette baisse significative, chaque vie perdue reste une tragédie, et les efforts de prévention doivent se poursuivre.

Les recours possibles en cas de contestation d’une infraction

Si vous estimez avoir été injustement verbalisé ou si vous souhaitez contester une infraction qui vous est reprochée, plusieurs recours s’offrent à vous. Vous pouvez tout d’abord adresser une requête en exonération à l’officier du ministère public dans un délai de 45 jours suivant l’envoi de l’avis de contravention.

Si cette requête est rejetée, vous avez la possibilité de saisir la juridiction de proximité ou le tribunal de police, selon la nature de l’infraction. Il est vivement recommandé de vous faire assister par un avocat spécialisé en droit routier pour optimiser vos chances de succès. Sachez toutefois que la contestation d’une infraction est une démarche qui doit être entreprise avec discernement, car elle peut entraîner une majoration de l’amende en cas de rejet.

En tant qu’usager de la route, vous avez la responsabilité de connaître et de respecter les règles du Code de la route. Les infractions routières et la conduite dangereuse ont des conséquences potentiellement dramatiques, tant sur le plan humain que juridique. La prudence, la vigilance et le respect des autres usagers sont les meilleures garanties d’une route plus sûre pour tous. N’oubliez pas que derrière chaque statistique se cache une vie humaine, et que votre comportement au volant peut faire la différence entre la sécurité et le drame.

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